Copyright pour le texte et la carte : Alternatives Internationales, n°64, septembre 2014, p. 34.
EN ARCTIQUE, tout le monde tire des plans sur la banquise. Et d’abord la Russie
qui détient la plus grande partie des côtes de cette région où le
réchauffement climatique est deux fois plus rapide qu’ailleurs sur la
planète. La fonte des glaces laisse entrevoir la possibilité d’utiliser
régulièrement dans les décennies à venir des voies maritimes jusque-là
impraticables, comme la route du Nord qui longe le littoral russe et
pourrait permettre en été de réduire sensiblement la longueur des
trajets entre l’Europe du Nord et l’Asie
du Nord. Mais outre des conditions météos sans risque pour les cargos,
cela exige la mise en place d’infrastructures (ports,…) nombreuses et
coûteuses. Par ailleurs, l’Arctique, qui fournit déjà la Russie plus de
20% de ses exportations (hydrocarbures), contient de considérables
réserves de gaz et de pétrole offshore. Mais leur exploitation,
techniquement complexe, suppose aussi que les pays riverains délimitent
leurs zones économiques exclusives de 200 miles nautiques et leur
plateau continental dont la forme peut permettre une exploitation
au-delà de cette limite. Si Moscou a réglé un contentieux avec la
Norvège en 2010 concernant la mer de Barents, un différend l’oppose au Canada.
Autre conséquence du réchauffement : les glaces ne protégeront plus le
territoire russe d’éventuelles agressions. La Russie, seul pays riverain
qui ne soit pas membre de l’OTAN,
a donc décidé ces dernières années de renforcer ses infrastructures
civiles, mais aussi ses moyens militaires dans ses régions arctiques.
Par Yann Mens Rédacteur en chef d’Alternatives Internationales
SOURCE: diploweb.com La revue géopolitique.
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